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FRANCE Economie et Entreprises. 2023: vers un nouveau registre national des entreprises dématérialisé (Rédaction Les Sables-d’Olonne)

Lors du Conseil des ministres de ce jour, mercredi 10 novembre 2021, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a présenté:

un projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2021-1189 du 15 septembre 2021 portant création du registre national des entreprises.

L’ordonnance, prise sur le fondement de l’article 2 de la loi n° 2019-489 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises (dite « PACTE »), constitue le second volet de la rationalisation et de la modernisation des formalités de création, modification et cessation d’entreprises, après l’instauration de l’organisme unique remplaçant les centres de formalités des entreprises, issu de l’article 1er de la loi.


Registre général dématérialisé des entreprises au 1er janvier 2023

Cet article habilitait le Gouvernement, par voie d’ordonnance, à créer un registre général dématérialisé des entreprises et simplifier les obligations déclaratives des personnes immatriculées dans les registres et répertoires existants et les modalités de contrôle des informations déclarées.
L’ordonnance crée, au 1er janvier 2023, un registre national des entreprises intégralement dématérialisé et recensant, pour chaque entreprise exerçant sur le territoire national, l’ensemble des informations relatives à sa situation.


Substitution aux registres existants

Il se substitue au registre national du commerce et des sociétés (RNCS), au répertoire des métiers (RM) et au registre des actifs agricoles (RAA), et intègre également des entreprises qui ne figuraient dans aucun registre jusque-là.
Il a vocation à devenir, pour l’ensemble des acteurs économiques, l’outil de référence en matière d’informations économiques et juridiques relatives aux entreprises et à leurs dirigeants.

Gestion par l’INPI
Le fonctionnement du registre, dont la responsabilité a été confiée à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), repose sur deux axes principaux :

  • l’alimentation et la mise à jour du registre seront exclusivement assurées par l’organisme unique, qui succède aux centres de formalités des entreprises à la date d’ouverture du registre ;
  • l’intégralité du contenu du registre sera diffusé en accès libre au public sur un portail internet, à l’exception de certaines données personnelles, dont l’accès sera réservé à des autorités de contrôle et d’enquête ou à des organismes dont la mission rend nécessaire l’accès à ce type de données.

L’ordonnance répond à la volonté du Gouvernement de simplifier les démarches incombant aux entreprises en matière de formalités, d’en réduire les délais de traitement, d’améliorer l’accès à l’information relative à la vie des entreprises et la qualité de celle-ci, le tout à un coût constant ou réduit pour les entreprises, qui conserveront la visibilité de leur spécificité commerciale, artisanale ou agricole au sein de ce registre unifié.

 

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais

 

Vendée Pays-de-la-Loire. Les projets de restauration de la Fondation du patrimoine (Rédaction Les Sables-d’Olonne)

La Fondation du Patrimoine en Pays de la Loire fête cette année ses 25 ans.
L’occasion idéale de rédécouvrir les actions réalisées par cette institution à travers des projets de restauration emblématiques.Nous allons les découvrir en vidéo avec comme guide Lorànt Deutsch.
Liste ci-dessous puis vidéo

© Photo de Une: capture vidéo – Fondation du Patrimoine

Musée du Champignon – Pierre et Lumière – Jardins du Puygirault
 

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais

 

La Roche-sur-Yon Vendée. Les idées fortes de la décentralisation pour le président du Sénat Gérard Larcher (Rédaction Les Sables-d’Olonne)

 

Le président du Sénat Gérard Larcher sur les terres vendéennes

Le 1er octobre 2021, le président du Sénat Gérard Larcher s’est rendu en Vendée à l’invitation de la sénatrice et des sénateurs de la Vendée: Annick Billon, Bruno Retailleau et Didier Mandelli.

Par la Constitution, le Sénat représente les collectivités territoriales. Rien d’étonnant donc de voir Gérard Larcher hors de Paris: il en est, dit-il, à son 91ème déplacement depuis trois ans.
Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, en profite pour indiquer que Gérard Larcher est l’homme politique qui connaît le mieux le territoire français. Il connaît chaque département, souvent dans le détail, et il aime la Vendée. Comment pourrait-il en être autrement alors qu’il est présent en ce 1er octobre pour rencontrer des Vendéens, des élus – 250 maires -, pour visiter une entreprise vendéenne innovante et pour rencontrer la Fédération des chasseurs dans le Marais.
« C’est un amoureux non seulement de la France mais aussi des territoires de la France ! » précise Bruno Retailleau.

La tour Hoffmann Green – Vendée

Bruno Retailleau tenait absolument à ce que le président Larcher découvre l’entreprise Hoffmann Green à Bournezeau.
« Je voulais absolument que Gérard voit cette entreprise qui pour moi est le symbole de ce qu’est la transition écologique et de ce que l’on doit faire. Cette transition qui doit s’imprégner d’un esprit empreint du progrès scientifique. On doit faire confiance à la science plutôt que de se tourner vers des choses souvent pires que ce que l’on souhaite remplacer… ».
Une manière aussi de lui montrer combien la Vendée, dynamique, est une terre d’innovation.
Hoffmann Green, et sa tour de 70 mètres, impressionnent. L’entreprise, grâce à un concept novateur de ciment décarbonné permet de diviser par six le CO2 lors de la production de ciment.
Bruno Retailleau: « Voilà, il y a de l’espoir. Il faut arrêter avec la vision catastrophiste, anxieuse, culpabilisante, on peut positiver les choses. C’est comme ça qu’à mon avis on emmènera les gens vers cette transition, cette écologie qui est nécessaire. On sait maintenant que la responsabilité de l’homme est majeure. »

Gérard Larcher: « Dans mes déplacements, j’essaie d’aller à la rencontre d’associations, d’entreprises, d’acteurs divers… Ce que j’ai vu ce matin, chez Hoffmann Green m’a beaucoup impressionné: ici, dans ce terrtoire, en moins de 5 ans, on a pu partir d’un process, d’un concept pour arriver à une unité de production absolument exceptionnelle. Il y a donc en Vendée une forme d’état d’esprit qui arrive à transcender les difficultés normatives, les complexités administratives. »

Le président du Sénat poursuit: « Il y a bien sûr la dimension transition et écologie. Dans le débat que nous avons eu au Sénat sur le climat / résilience, nous avons eu 3 volontés: de faire du climat un enjeu majeur qui doit transcender mais ça ne peut pas être le porte-voix de l’économie de la décroissance, et ça ne peut pas non plus reposer sur une forme de taxation qui nous a conduit sur les ronds-points il y a 3 ans (NDLR: les gilets jaunes). Et donc c’est assez exemplaire ce que nous avons vu ce matin, au-delà du chef d’entreprise exceptionnel, chercheur, ingénieur, on a vu aussi des gens qui étaient des bâtisseurs, des compagnons qui étaient en train de construire une tour assez invraisemblable de 70 mètres et qui étaient fiers de la faire. Mon rôle c’est aussi de témoigner, quand on se pose des questions par rapport à l’emploi, par rapport aux métiers, d’apporter témoignage de cela. »

Le programme du président Larcher se déroule normalement; il sera d’abord au Conseil départemental de la Vendée pour rencontrer le nouveau président Alain Leboeuf – ancien député – et il poursuivra ensuite, durant l’après-midi, par une rencontre avec 250 maires vendéens. Le sujet en sera la décentralisation.

Didier Mandelli, Gérard Larcher, Bruno Retailleau – Vendée

Qui mieux que Bruno Retailleau pour parler d’une institution, le Conseil départemental, qu’il a dirigé, dont il connaît tous les rouages et au sein duquel, osons le dire, il a encore une forte influence au point d’apporter parfois son avis sur certaines orientations.
Il considère qu’en Vendée, plus que dans d’autres départements, cette institution départementale est importante, pour ne pas dire primordiale.
« On a une sorte de continuum entre la commune, qui représente la proximité, et l’unité et l’identité départementale qui est absolument fondamentale. »
Il en veut pour preuve, en se référant au passé, les grandes luttes solidaires où les Vendéens se retrouvent:
«On a connu par le passé des grandes luttes, dit-il, notamment pour l’obtention d’une autoroute en Vendée (ou les opposants politiques) Jacques Auxiette et Philippe de Villiers ont été capables de se réunir pour l’intérêt général. »

« Je souhaitais, ajoute-t-il, que (le président du sénat) Gérard Larcher puisse prendre le pouls de l’institution. »

Avec les chasseurs, il sera aussi question de pouls….
« On ira dans le marais notamment pour voir les travaux de la fédération des chasseurs en terme de biodiversité, d’avifaune, d’aménagement, parce que ce sont des acteurs de la biodiversité et, au Sénat, rien n’est pire que d’opposer les uns aux autres, de passer son temps à des guerres picrocholines* », précise Gérard Larcher.
« On a des acteurs sur le territoire qui sont, eux aussi, issus de la diversité et qu’il faut transformer en acteurs positifs d’où le sens de ma présence ce soir dans le marais. »
(*une guerre picrocholine est un conflit entre des institutions ou des individus, aux péripéties souvent burlesques et dont le motif apparaît obscur ou insignifiant. Guerre picrocholine:guerre opposant Picrochole à Grandgousier et à Gargantua dans Gargantua, roman de Rabelais).

Le président du Sénat considère-t-il les relations difficiles entre la justice et les politiques comme des guerres picrocholines ?
Il ne l’a pas mentionné ainsi. Mais, il n’a toutefois pas manqué d’annoncer qu’il serait prochainement à l’Ecole de la Magistrature:
« Il va bien falloir que l’on reprenne le dialogue entre la justice et la société politique mais aussi la société civile. Il y a très longtemps qu’un politique n’est pas allé à l’Ecole nationale de la Magistrature, ce qui est pour le moins paradoxal…déclara Gérard Larcher. Je m’y rendrai avec Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, de manière transpolitique. »

Et avec les maires, il sera plus précisément question des « Libertés communales. »
Le thème est d’actualité car l’an prochain sera fêté le 40ème anniversaire des premières lois de décentralisation. Une décentralisation qui aura laissé les convaincus de la première heure sur leur faim.
Bruno Retailleau fait partie de ceux qui reprochent à l’Etat sa façon de faire sur ce sujet: « Quand on se retourne pour regarder les réalisations, on voit bien que cette décentralisation n’a jamais vraiment été achevée et que l’appareil central de l’Etat n’a eu de cesse de pratiquer une recentralisation rampante! »

Libertés communales, décentralisation, territoires…
« Pour autant, on a besoin de l’Etat » lâche Bruno Retailleau. La phrase est courte, brève, tranchée, comme s’il voulait limiter le rôle de l’Etat à l’essentiel, et seulement à l’essentiel, les tâches régaliennes.

Le déroulé sur les contraintes pesant sur les communes est plus long, et s’appuie sur de fortes convictions, comme le ferait un avocat durant sa plaidoirie.
« Cet après-midi on a une réunion avec 250 maires pour parler précisément de territoire. Les maires subissent trop souvent le poids d’un Etat qui gouverne par la norme, c’est à dire par la contrainte.
Les maires des petites communes de Vendée…. – je me souviens au début quand j’avais été élu – …..connaissaient l’Etat parce qu’ils avaient eu recours à la DDE ou à la DDA pour les accompagner pour leurs dossiers. Mais aujourd’hui l’Etat ne peut plus le faire, alors désormais l’Etat contrôle beaucoup plus qu’il n’accompagne ! »

Et si l’Etat est nécessaire, on souhaite cependant au sein du Sénat qu’il réponde à une logique dans les prises de décision: que l’Etat parle d’une seule voix !
La gestion de la crise sanitaire a laissé des traces au sein des Collectivités territoriales…..
Bruno Retailleau: « le Sénat tient à ce que – en même temps que l’on confie plus de responsabilités aux collectivités – ce soit le préfet de département qui soit le représentant de l’Etat, le représentant de tous les services de l’Etat afin que celui-ci parle d’une seule voix. Il faut que ce soit le préfet qui supervise et coordonne tous les services de l’Etat.

« Pour prendre l’exemple de la crise sanitaire, si on s’était retrouvé dans un module préfet de département + délégué territorial de l’ARS, cela se serait beaucoup mieux passé. On a bien vu que dans les crises majeures, les gilets jaunes, la crise sanitaire…. l’Etat – qui a voulu être trop jacobin – a fini par se retourner vers les territoires, vers les communes. A partir du moment où l’on a eu l’autorisation d’en commander, on a enfin pu avoir des masques de protection pour nos concitoyens » complète Bruno Retailleau.

Jacobin; le mot est lâché par Bruno Retailleau. Invitant la grande Histoire, il rappelle à qui veut bien l’entendre que « la Vendée s’est construite contre Paris. Et la Vendée s’est construite toute seule ! C’est la première leçon. »

Gérard Larcher intervient alors et revient sur les aspects parlementaires.
Il rappelle que le projet de loi 3DS porte sur la déconcentration et la décentralisation (Note de la Revue: 3DS pour différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification de l’action publique). Dossier législatif: https://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl20-588.html
« C’est un texte, dit-il, qui pouvait aller sur une voie de garage, et j’avais indiqué au Premier ministre que si c’était le cas je ne laisserai pas faire. Le Premier ministre a tenu parole (Note de la revue: le Premier ministre a inscrit la loi 3DS à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale début décembre; un renvoi était craint).. Le texte a été voté au Sénat le 21 juillet dernier et va être discuté bientôt à l’Assemblée nationale, lors des semaines du 6 et du 13 décembre 2021 pour aboutir je l’espère avant la fin de ce quinquennat ».

Gérard Larcher énonce les éléments qui lui semblent favorables dans le texte actuellement en navette entre le Sénat et l’Assemblée nationale***:
« Le texte 3DS (ex 4D) vise à donner un nouvel élan à la décentralisation; le texte initial n’était pas très affriolant, mais on l’a rendu plus concret notamment dans l’organisation des relations entre communes et intercommunalités. Un point important est la possibilité de s’adapter en matière de compétences; on souhaitait qu’il n’y ait pas un modèle unique afin de pouvoir s’adapter aux réalités d’un territoire.
La capacité aussi de fonctionner par délégation de compétences entre région, département, et intercommunalités. Sur des sujets qui sont très aigus dans certains départements, par exemple la gestion de l’eau et de l’assainissement, on estime qu’il faut retrouver de la liberté.
D’autre part – et je crois que les leçons de la crise du Covid et ce que nous avons vécu est très clair à ce sujet – il faut donner au département la tutelle unique sur le médico-social. Et puis sur le même thème, le rôle des Régions doit être très largement renforcé dans le pilotage des agences régionales de santé (ARS). »
(NDLR: ***En vertu de la nouvelle rédaction de l’article 39, alinéa 2 de la Constitution, les projets de loi « ayant pour principal objet l’organisation des collectivités territoriales » doivent désormais être soumis en premier lieu au Sénat).

De la déconcentration et décentralisation, on passe très vite aux Libertés communales.
Gérard Larcher ne s’en cache pas; pour lui c’est le vrai sujet et il donne le ton: « Lors du prochain quinquennat, nous n’échapperons pas à une révision constitutionnelle qui réaffirmera:
– le caractère de la compétence générale pour les communes;
– et le sujet de l’autonomie financière et fiscale.
Il n’y a pas de liberté communale si on ne retrouve pas cette part d’autonomie! »

La veille, Gérard Larcher se trouvait à Montpellier pour le 17ème Congrès des Régions.
Il ne fait pas référence aux critiques qui ont suivi l’intervention du Premier ministre Jean Castex. Certains présidents de Régions disent s’être sentis humiliés, d’autres choqués par le ton employé par le Premier ministre, par son analyse de la situation et par l’absence de volonté de travailler avec les Régions.
Sur les finances, Jean Castex s’était permis d’ironiser: « Les travaux de la Cour des comptes, on les cite quand ça arrange… ».

A l’instar de Bruno Retailleau pour la Vendée, Gérard Larcher rappelle que Montpellier se situe dans un département et un territoire qui, lui aussi, s’est construit contre Paris. « Moi qui suit un élu de l’Ile de France…. ».
Gérard Larcher intervient alors sur les relations commune / département et Région:
« Il y aura en décembre prochain, et j’y participerai, des Assises des départements organisé par Les départements de France. Quel est le rôle et la place du département aujourd’hui?
Le couple département / commune, c’est un couple qui ne s’inscrit d’ailleurs pas contre la Région. Et la Région ne s’inscrit pas contre ce couple là !
Cela relève de l’esprit de « territoires unis » qui est né il y a 3 ans à Marseille, en raison de la centralité. »

Et il en rappelle la genèse: « En fait, depuis 10 ans, on a assisté à une recentralisation – cela ne date pas du présent quinquennat -. Les contrats de Cahors** en sont l’exemple même: la disparition au coin d’une table de la taxe d’habitation qui a fait disparaître un levier fiscal qui est un lien entre citoyen et collectivité, ce qui est sans doute encore plus grave à terme….
Tout ceci doit nous conduire à revisiter ces relations là. Voilà pourquoi je vais à la rencontre des départements et des communes, et bien sûr des Régions. »

(NDLR: **les contrats de Cahors visent à associer les collectivités territoriales à la maîtrise de la dépense publique et donc à contribuer au redressement des finances publiques par une réduction des concours financiers aux collectivités, via une baisse de la dotation globale de fonctionnement, par le biais d’une contractualisation).

Lors de ce point Presse, le sujet est venu sur les regroupements de communes par rapport à la décentralisation.
Pour Gérard Larcher, c’est l’inverse de la décision qui vient d’en haut, qui est un sport national: « Je ne parle même pas du Conseil des ministres mais du Conseil de défense – c’est à dire la décision d’un seul homme….».
Il met alors en avant le nécessaire principe de subsidiarité: « S’il y a tant de défiance et de fractures dans le pays, c’est qu’on n’applique pas un principe fondamental dans la décentralisation qui est la subsidiarité, ce qu’on fait de mieux en proximité. »

« La décision de la commune nouvelle, ce n’est pas le Préfet qui la décide, ce n’est pas le Ministère de l’Intérieur, ce sont les élus qui prennent une décision. Proximité, subsidiarité, il faut vraiment que la décision procède du terrain, en ayant bien mesuré les choses, se poser la question, demain, aurez-vous toujours envie de vivre ensemble, c’est à dire dans la durée ?
L’expérience de la Commune nouvelle, il faut qu’on en tire un certain nombre d’enseignements. Nous y sommes favorables. Mais là aussi il faut donner plus de souplesse, plus de capacités, d’adaptation. Il ne doit pas y avoir de modèle unique. Il y a maintenant trois ans au Sénat, un certain nombre d’assouplissements ont été apportés notamment dans le texte Engagement et Proximité qui avait été adopté à la fin 2019. »

Le philosophe et sociologue Edgar Morin, âgé de 100 ans !, est intervenu à la tribune du Congrès des Régions à Montpellier. Il a souhaité que l’on pense en développement humain et non plus seulement en développement économique, que la réhumanisation passe par la lutte contre l’anonymat dans les grandes cités, notamment par la création de maisons de la solidarité, il a souhaité aussi le retour à l’agriculture fermière et au développement du maraîchage, et a souligné le rôle des régions qui doivent préserver une vie solidaire, de fraternité, faire partie d’une communauté de destin de tous les êtres humains.
Gérard Larcher le cite:
« Hier, Edgar Morin, âgé de cent ans, ouvrait la séance et il a dit, la commune c’est le dernier lieu d’humanisation de la société. Ce qu’il a dit est extrêmement important. J’ai une longue expérience de maire, et j’ai vu aussi ce que pouvait engendrer des intercommunalités qui n’ont été abordées que par des paramètres techniques, parfois technocratiques ou financiers.
Il a fallu que l’on réinvente dans certains endroits – et c’est d’ailleurs dans les propositions de 3DS – des pôles pour des intercommunalités qui ont été conçues à 150 communes… ! J’ai visité dans les Hautes-Pyrénées une intercommunalité qui allait mal, avac 25.000 habitants vivant dans la montagne et où l’assemblée délibérante était de 180 personnes… !  Plus que le Parlement belge… !  Seule différence c’est qu’ils parlaient tous la même langue… Mais pour aller d’une vallée à une autre il fallait parfois 1h et demi. Donc les gens n’allaient plus dans les réunions de commissions, on avait perdu la proximité. Voilà pouquoi la commune ce n’est pas une conception ringarde, c’est une conception extrêmement humaine!
Quand Edgar Morin nous a dit ça (« la commune c’est le dernier lieu d’humanisation de la société), je me suis dit que c’était tout le sens de mon action en tant que président du Sénat: humaniser. »

Bruno Retailleau: « Concernant les communes nouvelles, nous sommes opposés à ce que systématiquement, dans un même département, toutes les communes passent sous la même toise.
La notion de proximité doit resté fondamentale, il faut garder des échelles humaines. Il faut cesser les décisions prises par le haut et généralisées comme, par exemple, la création de grandes régions, de très grandes intercommunalités, de grandes planifications ! Le mauvais résultat, c’est l’allongement des distances entre les citoyens et les lieux où se prennent les décisions. Cela a tué la confiance.
Une commune nouvelle doit obéir à un projet et pas seulement à une carotte financière.
Dans le malaise démocratique actuel il faut garder la proximité et la marque de la Vendée, c’est son goût pour la commune.
Quand ça correspond à un vrai projet de commune nouvelle, très bien, mais nous ne validerons pas une volonté qui, demain, consisterait à faire disparaître des communes ! »

 

Annick Billon, Didier Mandelli, Gérard Larcher, Bruno Retailleau

 

La sénatrice Annick Billon intervient aussi sur les fusions de communes:
« Aux Sables d’Olonne, il y avait une vraie logique géographique, une vraie volonté politique à réaliser la fusion, même si la volonté des élus était davantage partagée. La sénatrice François Gatel était venue poser un regard sans passion sur le territoire afin d’analyser en quoi le territoire des Sables d’Olonne pouvait avoir intérêt à fusionner. En Vendée, la commune nouvelle doit être choisie et travaillée; car parfois la fusion n’est pas la meilleure solution: une mutualisation peut avoir plus de sens par le biais d’une coopération entre les communes; polices municipales, services techniques, compétences: une mutualisation évite bien entendu les écueils d’une mauvaise alliance, d’un mauvais mariage. Certaines communes en Vendée s’orientent vers une mutualisation permettant ensuite, au bout de deux ans, de s’orienter vers une commune nouvelle. Il s’agit d’un processus qui permet de savoir si l’on pourra travailler ensemble sur le long terme et s’engager en toute connaissance de cause.« 

Le sénateur Didier Mandelli met l’accent sur les hommes, les élus, les entreprises au sein d’un territoire. Il fait référence à l’entreprise Hoffmann Green, « un bel exemple quer l’on a eu ce matin. »
« C’est la mission confiée par la constitution au sénat, représenter les territoires, et la richesse d’un territoire ce sont aussi les entreprises.
Moi qui était maire longtemps, je crois que c’est important de conserver la commune, sur le plan étymologique c’est une communauté de destin, de partage, d’échange, une vision commune sur des projets partagés avec les citoyens, et c’est la bonne dimension. Quand on regarde les différents niveaux de participation aux élections, s’il y a un niveau qui mobilise encore, c’est celui de la commune avec les élections municipales, avec la présidentielle bien sûr. Cela montre qu’il y a un lien très fort, très étroit entre chacun de nos concitoyens et son maire, celui qui incarne la commune. C’est important de rencontrer tous les acteurs, les maires, tout ce qui fait la richesse d’une vie en collectivité. Il y a en Vendée une très grande solidarité entre les chefs d’entreprises, plus ici qu’ailleurs. »

Gérard Larcher répondit ensuite à une question du Reporter sablais à propos de la fiscalité: « Sur le terrain, un des reproches que l’on entend le plus, par des collectivités, le département, est celui de s’être fait confisqué lune partie de la fiscalité par l’Etat, et le deuxième reproche, par le Conseil départemental, c’est d’avoir de nouvelles prérogatives, comme par exemple la gestion des jeunes migrants, sans avoir les financements qui correspondent. Est-ce que dans vos projets vous allez travailler sur cette problématique? »

Gérard Larcher: « Qui décide paye ! C’est la 2ème proposition des 50 propositions du sénat que nous avons travaillé ensemble et tous les présidents de groupe du sénat faisait partie (de ces travaux) dont le président Retailleau (groupe LR). C’est un principe fondamental. On l’a vu hier dans la réduction des dotations qui est faite aux Régions; certains disent que ce n’est pas gigantesque mais quand même 160 millions !
Alors qu’on donne aux Régions des compétences, qu’elles ont démontré dans la crise une capacité d’organisation avec les départements et les communes!  Il faut quand même se rappeler qu’on nous disait il y a 15 mois que porter les masques était dangereux! On nous a expliqué aussi qu’il n’y n’avait pas besoin des Collectivités territoriales pour les vaccins. Et s’il n’y avait pas eu les centres de vaccinations (locaux) !
L’accompagnement économique qu’ont fait les Régions, l’accompagnement pour la Relance, tout ça manque vraiment aujourd’hui dans la Constitution!
Je le dis parce que nous l’avons écrit, et on ne l’écrit pas pour faire bien !
Puisqu’on est à quelques mois des présidentielles ça doit être un projet, me semble-t-il, que l’on propose au pays. Pas pour dire les élus parlent aux élus mais parce que la vie des citoyens en proximité c’est une vie en lien avec les collectivités territoriales.
Donc sur ce sujet que vous évoquez dans votre question, il y a un manque puisque dans le projet 3DS il n’y a aucun volet financier !
Et c’est vrai qu’on a confisqué la décision au travers de la suppression de la taxe d’habitation qui était un levier – encadré d’ailleurs -, des impôts de production – une très bonne chose pour la compétitivité des entreprises. Tout cela ça réduit encore la capacité d’arbitrage et de choix des collectivités territoriales.« 

« Il y a une manière très simple de centraliser pour l’Etat, c’est tout simplement de retirer tout pouvoir fiscal aux collectivités…! » conclut Gérard Larcher sur ce sujet de la fiscalité posé par Le Reporter sablais.

 

 

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais

lereportersablais@gmail.com

 

 




 

 

 

 

Les Sables-d’Olonne Vendée. Libertés communales: le président du Sénat Gérard Larcher sur les terres vendéennes

Le président du Sénat Gérard Larcher sur les terres vendéennes

Le 1er octobre 2021, le président du Sénat Gérard Larcher s’est rendu en Vendée à l’invitation de la sénatrice et des sénateurs de la Vendée: Annick Billon, Bruno Retailleau et Didier Mandelli.

Par la Constitution, le Sénat représente les collectivités territoriales. Rien d’étonnant donc de voir Gérard Larcher hors de Paris: il en est, dit-il, à son 91ème déplacement depuis trois ans.
Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, en profite pour indiquer que Gérard Larcher est l’homme politique qui connaît le mieux le territoire français. Il connaît chaque département, souvent dans le détail, et il aime la Vendée. Comment pourrait-il en être autrement alors qu’il est présent en ce 1er octobre pour rencontrer des Vendéens, des élus – 250 maires -, pour visiter une entreprise vendéenne innovante et pour rencontrer la Fédération des chasseurs dans le Marais.
« C’est un amoureux non seulement de la France mais aussi des territoires de la France ! » précise Bruno Retailleau.

La tour Hoffmann Green – Vendée

Bruno Retailleau tenait absolument à ce que le président Larcher découvre l’entreprise Hoffmann Green à Bournezeau.
« Je voulais absolument que Gérard voit cette entreprise qui pour moi est le symbole de ce qu’est la transition écologique et de ce que l’on doit faire. Cette transition qui doit s’imprégner d’un esprit empreint du progrès scientifique. On doit faire confiance à la science plutôt que de se tourner vers des choses souvent pires que ce que l’on souhaite remplacer… ».
Une manière aussi de lui montrer combien la Vendée, dynamique, est une terre d’innovation.
Hoffmann Green, et sa tour de 70 mètres, impressionnent. L’entreprise, grâce à un concept novateur de ciment décarbonné permet de diviser par six le CO2 lors de la production de ciment.
Bruno Retailleau: « Voilà, il y a de l’espoir. Il faut arrêter avec la vision catastrophiste, anxieuse, culpabilisante, on peut positiver les choses. C’est comme ça qu’à mon avis on emmènera les gens vers cette transition, cette écologie qui est nécessaire. On sait maintenant que la responsabilité de l’homme est majeure. »

Gérard Larcher: « Dans mes déplacements, j’essaie d’aller à la rencontre d’associations, d’entreprises, d’acteurs divers… Ce que j’ai vu ce matin, chez Hoffmann Green m’a beaucoup impressionné: ici, dans ce terrtoire, en moins de 5 ans, on a pu partir d’un process, d’un concept pour arriver à une unité de production absolument exceptionnelle. Il y a donc en Vendée une forme d’état d’esprit qui arrive à transcender les difficultés normatives, les complexités administratives. »

Le président du Sénat poursuit: « Il y a bien sûr la dimension transition et écologie. Dans le débat que nous avons eu au Sénat sur le climat / résilience, nous avons eu 3 volontés: de faire du climat un enjeu majeur qui doit transcender mais ça ne peut pas être le porte-voix de l’économie de la décroissance, et ça ne peut pas non plus reposer sur une forme de taxation qui nous a conduit sur les ronds-points il y a 3 ans (NDLR: les gilets jaunes). Et donc c’est assez exemplaire ce que nous avons vu ce matin, au-delà du chef d’entreprise exceptionnel, chercheur, ingénieur, on a vu aussi des gens qui étaient des bâtisseurs, des compagnons qui étaient en train de construire une tour assez invraisemblable de 70 mètres et qui étaient fiers de la faire. Mon rôle c’est aussi de témoigner, quand on se pose des questions par rapport à l’emploi, par rapport aux métiers, d’apporter témoignage de cela. »

Le programme du président Larcher se déroule normalement; il sera d’abord au Conseil départemental de la Vendée pour rencontrer le nouveau président Alain Leboeuf – ancien député – et il poursuivra ensuite, durant l’après-midi, par une rencontre avec 250 maires vendéens. Le sujet en sera la décentralisation.

Didier Mandelli, Gérard Larcher, Bruno Retailleau – Vendée

Qui mieux que Bruno Retailleau pour parler d’une institution, le Conseil départemental, qu’il a dirigé, dont il connaît tous les rouages et au sein duquel, osons le dire, il a encore une forte influence au point d’apporter parfois son avis sur certaines orientations.
Il considère qu’en Vendée, plus que dans d’autres départements, cette institution départementale est importante, pour ne pas dire primordiale.
« On a une sorte de continuum entre la commune, qui représente la proximité, et l’unité et l’identité départementale qui est absolument fondamentale. »
Il en veut pour preuve, en se référant au passé, les grandes luttes solidaires où les Vendéens se retrouvent:
«On a connu par le passé des grandes luttes, dit-il, notamment pour l’obtention d’une autoroute en Vendée (ou les opposants politiques) Jacques Auxiette et Philippe de Villiers ont été capables de se réunir pour l’intérêt général. »

« Je souhaitais, ajoute-t-il, que (le président du sénat) Gérard Larcher puisse prendre le pouls de l’institution. »

Avec les chasseurs, il sera aussi question de pouls….
« On ira dans le marais notamment pour voir les travaux de la fédération des chasseurs en terme de biodiversité, d’avifaune, d’aménagement, parce que ce sont des acteurs de la biodiversité et, au Sénat, rien n’est pire que d’opposer les uns aux autres, de passer son temps à des guerres picrocholines* », précise Gérard Larcher.
« On a des acteurs sur le territoire qui sont, eux aussi, issus de la diversité et qu’il faut transformer en acteurs positifs d’où le sens de ma présence ce soir dans le marais. »
(*une guerre picrocholine est un conflit entre des institutions ou des individus, aux péripéties souvent burlesques et dont le motif apparaît obscur ou insignifiant. Guerre picrocholine:guerre opposant Picrochole à Grandgousier et à Gargantua dans Gargantua, roman de Rabelais).

Le président du Sénat considère-t-il les relations difficiles entre la justice et les politiques comme des guerres picrocholines ?
Il ne l’a pas mentionné ainsi. Mais, il n’a toutefois pas manqué d’annoncer qu’il serait prochainement à l’Ecole de la Magistrature:
« Il va bien falloir que l’on reprenne le dialogue entre la justice et la société politique mais aussi la société civile. Il y a très longtemps qu’un politique n’est pas allé à l’Ecole nationale de la Magistrature, ce qui est pour le moins paradoxal…déclara Gérard Larcher. Je m’y rendrai avec Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, de manière transpolitique. »

Et avec les maires, il sera plus précisément question des « Libertés communales. »
Le thème est d’actualité car l’an prochain sera fêté le 40ème anniversaire des premières lois de décentralisation. Une décentralisation qui aura laissé les convaincus de la première heure sur leur faim.
Bruno Retailleau fait partie de ceux qui reprochent à l’Etat sa façon de faire sur ce sujet: « Quand on se retourne pour regarder les réalisations, on voit bien que cette décentralisation n’a jamais vraiment été achevée et que l’appareil central de l’Etat n’a eu de cesse de pratiquer une recentralisation rampante! »

Libertés communales, décentralisation, territoires…
« Pour autant, on a besoin de l’Etat » lâche Bruno Retailleau. La phrase est courte, brève, tranchée, comme s’il voulait limiter le rôle de l’Etat à l’essentiel, et seulement à l’essentiel, les tâches régaliennes.

Le déroulé sur les contraintes pesant sur les communes est plus long, et s’appuie sur de fortes convictions, comme le ferait un avocat durant sa plaidoirie.
« Cet après-midi on a une réunion avec 250 maires pour parler précisément de territoire. Les maires subissent trop souvent le poids d’un Etat qui gouverne par la norme, c’est à dire par la contrainte.
Les maires des petites communes de Vendée…. – je me souviens au début quand j’avais été élu – …..connaissaient l’Etat parce qu’ils avaient eu recours à la DDE ou à la DDA pour les accompagner pour leurs dossiers. Mais aujourd’hui l’Etat ne peut plus le faire, alors désormais l’Etat contrôle beaucoup plus qu’il n’accompagne ! »

Et si l’Etat est nécessaire, on souhaite cependant au sein du Sénat qu’il réponde à une logique dans les prises de décision: que l’Etat parle d’une seule voix !
La gestion de la crise sanitaire a laissé des traces au sein des Collectivités territoriales…..
Bruno Retailleau: « le Sénat tient à ce que – en même temps que l’on confie plus de responsabilités aux collectivités – ce soit le préfet de département qui soit le représentant de l’Etat, le représentant de tous les services de l’Etat afin que celui-ci parle d’une seule voix. Il faut que ce soit le préfet qui supervise et coordonne tous les services de l’Etat.

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« Pour prendre l’exemple de la crise sanitaire, si on s’était retrouvé dans un module préfet de département + délégué territorial de l’ARS, cela se serait beaucoup mieux passé. On a bien vu que dans les crises majeures, les gilets jaunes, la crise sanitaire…. l’Etat – qui a voulu être trop jacobin – a fini par se retourner vers les territoires, vers les communes. A partir du moment où l’on a eu l’autorisation d’en commander, on a enfin pu avoir des masques de protection pour nos concitoyens »
complète Bruno Retailleau.

Jacobin; le mot est lâché par Bruno Retailleau. Invitant la grande Histoire, il rappelle à qui veut bien l’entendre que « la Vendée s’est construite contre Paris. Et la Vendée s’est construite toute seule ! C’est la première leçon. »

Gérard Larcher intervient alors et revient sur les aspects parlementaires.
Il rappelle que le projet de loi 3DS porte sur la déconcentration et la décentralisation (Note de la Revue: 3DS pour différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification de l’action publique). Dossier législatif: https://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl20-588.html
« C’est un texte, dit-il, qui pouvait aller sur une voie de garage, et j’avais indiqué au Premier ministre que si c’était le cas je ne laisserai pas faire. Le Premier ministre a tenu parole (Note de la revue: le Premier ministre a inscrit la loi 3DS à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale début décembre; un renvoi était craint).. Le texte a été voté au Sénat le 21 juillet dernier et va être discuté bientôt à l’Assemblée nationale, lors des semaines du 6 et du 13 décembre 2021 pour aboutir je l’espère avant la fin de ce quinquennat ».

Gérard Larcher énonce les éléments qui lui semblent favorables dans le texte actuellement en navette entre le Sénat et l’Assemblée nationale***:
« Le texte 3DS (ex 4D) vise à donner un nouvel élan à la décentralisation; le texte initial n’était pas très affriolant, mais on l’a rendu plus concret notamment dans l’organisation des relations entre communes et intercommunalités. Un point important est la possibilité de s’adapter en matière de compétences; on souhaitait qu’il n’y ait pas un modèle unique afin de pouvoir s’adapter aux réalités d’un territoire.
La capacité aussi de fonctionner par délégation de compétences entre région, département, et intercommunalités. Sur des sujets qui sont très aigus dans certains départements, par exemple la gestion de l’eau et de l’assainissement, on estime qu’il faut retrouver de la liberté.
D’autre part – et je crois que les leçons de la crise du Covid et ce que nous avons vécu est très clair à ce sujet – il faut donner au département la tutelle unique sur le médico-social. Et puis sur le même thème, le rôle des Régions doit être très largement renforcé dans le pilotage des agences régionales de santé (ARS). »
(NDLR: ***En vertu de la nouvelle rédaction de l’article 39, alinéa 2 de la Constitution, les projets de loi « ayant pour principal objet l’organisation des collectivités territoriales » doivent désormais être soumis en premier lieu au Sénat).

De la déconcentration et décentralisation, on passe très vite aux Libertés communales.
Gérard Larcher ne s’en cache pas; pour lui c’est le vrai sujet et il donne le ton: « Lors du prochain quinquennat, nous n’échapperons pas à une révision constitutionnelle qui réaffirmera:
– le caractère de la compétence générale pour les communes;
– et le sujet de l’autonomie financière et fiscale.
Il n’y a pas de liberté communale si on ne retrouve pas cette part d’autonomie! »

La veille, Gérard Larcher se trouvait à Montpellier pour le 17ème Congrès des Régions.
Il ne fait pas référence aux critiques qui ont suivi l’intervention du Premier ministre Jean Castex. Certains présidents de Régions disent s’être sentis humiliés, d’autres choqués par le ton employé par le Premier ministre, par son analyse de la situation et par l’absence de volonté de travailler avec les Régions.
Sur les finances, Jean Castex s’était permis d’ironiser: « Les travaux de la Cour des comptes, on les cite quand ça arrange… ».

A l’instar de Bruno Retailleau pour la Vendée, Gérard Larcher rappelle que Montpellier se situe dans un département et un territoire qui, lui aussi, s’est construit contre Paris. « Moi qui suit un élu de l’Ile de France…. ».
Gérard Larcher intervient alors sur les relations commune / département et Région:
« Il y aura en décembre prochain, et j’y participerai, des Assises des départements organisé par Les départements de France. Quel est le rôle et la place du département aujourd’hui?
Le couple département / commune, c’est un couple qui ne s’inscrit d’ailleurs pas contre la Région. Et la Région ne s’inscrit pas contre ce couple là !
Cela relève de l’esprit de « territoires unis » qui est né il y a 3 ans à Marseille, en raison de la centralité. »

Et il en rappelle la genèse: « En fait, depuis 10 ans, on a assisté à une recentralisation – cela ne date pas du présent quinquennat -. Les contrats de Cahors** en sont l’exemple même: la disparition au coin d’une table de la taxe d’habitation qui a fait disparaître un levier fiscal qui est un lien entre citoyen et collectivité, ce qui est sans doute encore plus grave à terme….
Tout ceci doit nous conduire à revisiter ces relations là. Voilà pourquoi je vais à la rencontre des départements et des communes, et bien sûr des Régions. »

(NDLR: **les contrats de Cahors visent à associer les collectivités territoriales à la maîtrise de la dépense publique et donc à contribuer au redressement des finances publiques par une réduction des concours financiers aux collectivités, via une baisse de la dotation globale de fonctionnement, par le biais d’une contractualisation).

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Lors de ce point Presse, le sujet est venu sur les regroupements de communes par rapport à la décentralisation.
Pour Gérard Larcher, c’est l’inverse de la décision qui vient d’en haut, qui est un sport national: « Je ne parle même pas du Conseil des ministres mais du Conseil de défense – c’est à dire la décision d’un seul homme….».
Il met alors en avant le nécessaire principe de subsidiarité: « S’il y a tant de défiance et de fractures dans le pays, c’est qu’on n’applique pas un principe fondamental dans la décentralisation qui est la subsidiarité, ce qu’on fait de mieux en proximité. »

« La décision de la commune nouvelle, ce n’est pas le Préfet qui la décide, ce n’est pas le Ministère de l’Intérieur, ce sont les élus qui prennent une décision. Proximité, subsidiarité, il faut vraiment que la décision procède du terrain, en ayant bien mesuré les choses, se poser la question, demain, aurez-vous toujours envie de vivre ensemble, c’est à dire dans la durée ?
L’expérience de la Commune nouvelle, il faut qu’on en tire un certain nombre d’enseignements. Nous y sommes favorables. Mais là aussi il faut donner plus de souplesse, plus de capacités, d’adaptation. Il ne doit pas y avoir de modèle unique. Il y a maintenant trois ans au Sénat, un certain nombre d’assouplissements ont été apportés notamment dans le texte Engagement et Proximité qui avait été adopté à la fin 2019. »

Le philosophe et sociologue Edgar Morin, âgé de 100 ans !, est intervenu à la tribune du Congrès des Régions à Montpellier. Il a souhaité que l’on pense en développement humain et non plus seulement en développement économique, que la réhumanisation passe par la lutte contre l’anonymat dans les grandes cités, notamment par la création de maisons de la solidarité, il a souhaité aussi le retour à l’agriculture fermière et au développement du maraîchage, et a souligné le rôle des régions qui doivent préserver une vie solidaire, de fraternité, faire partie d’une communauté de destin de tous les êtres humains.
Gérard Larcher le cite:
« Hier, Edgar Morin, âgé de cent ans, ouvrait la séance et il a dit, la commune c’est le dernier lieu d’humanisation de la société. Ce qu’il a dit est extrêmement important. J’ai une longue expérience de maire, et j’ai vu aussi ce que pouvait engendrer des intercommunalités qui n’ont été abordées que par des paramètres techniques, parfois technocratiques ou financiers.
Il a fallu que l’on réinvente dans certains endroits – et c’est d’ailleurs dans les propositions de 3DS – des pôles pour des intercommunalités qui ont été conçues à 150 communes… ! J’ai visité dans les Hautes-Pyrénées une intercommunalité qui allait mal, avac 25.000 habitants vivant dans la montagne et où l’assemblée délibérante était de 180 personnes… !  Plus que le Parlement belge… !  Seule différence c’est qu’ils parlaient tous la même langue… Mais pour aller d’une vallée à une autre il fallait parfois 1h et demi. Donc les gens n’allaient plus dans les réunions de commissions, on avait perdu la proximité. Voilà pouquoi la commune ce n’est pas une conception ringarde, c’est une conception extrêmement humaine!
Quand Edgar Morin nous a dit ça (« la commune c’est le dernier lieu d’humanisation de la société), je me suis dit que c’était tout le sens de mon action en tant que président du Sénat: humaniser. »

Bruno Retailleau: « Concernant les communes nouvelles, nous sommes opposés à ce que systématiquement, dans un même département, toutes les communes passent sous la même toise.
La notion de proximité doit resté fondamentale, il faut garder des échelles humaines. Il faut cesser les décisions prises par le haut et généralisées comme, par exemple, la création de grandes régions, de très grandes intercommunalités, de grandes planifications ! Le mauvais résultat, c’est l’allongement des distances entre les citoyens et les lieux où se prennent les décisions. Cela a tué la confiance.
Une commune nouvelle doit obéir à un projet et pas seulement à une carotte financière.
Dans le malaise démocratique actuel il faut garder la proximité et la marque de la Vendée, c’est son goût pour la commune.
Quand ça correspond à un vrai projet de commune nouvelle, très bien, mais nous ne validerons pas une volonté qui, demain, consisterait à faire disparaître des communes ! »

 

Annick Billon, Didier Mandelli, Gérard Larcher, Bruno Retailleau

 

La sénatrice Annick Billon intervient aussi sur les fusions de communes:
« Aux Sables d’Olonne, il y avait une vraie logique géographique, une vraie volonté politique à réaliser la fusion, même si la volonté des élus était davantage partagée. La sénatrice François Gatel était venue poser un regard sans passion sur le territoire afin d’analyser en quoi le territoire des Sables d’Olonne pouvait avoir intérêt à fusionner. En Vendée, la commune nouvelle doit être choisie et travaillée; car parfois la fusion n’est pas la meilleure solution: une mutualisation peut avoir plus de sens par le biais d’une coopération entre les communes; polices municipales, services techniques, compétences: une mutualisation évite bien entendu les écueils d’une mauvaise alliance, d’un mauvais mariage. Certaines communes en Vendée s’orientent vers une mutualisation permettant ensuite, au bout de deux ans, de s’orienter vers une commune nouvelle. Il s’agit d’un processus qui permet de savoir si l’on pourra travailler ensemble sur le long terme et s’engager en toute connaissance de cause.« 

Le sénateur Didier Mandelli met l’accent sur les hommes, les élus, les entreprises au sein d’un territoire. Il fait référence à l’entreprise Hoffmann Green, « un bel exemple quer l’on a eu ce matin. »
« C’est la mission confiée par la constitution au sénat, représenter les territoires, et la richesse d’un territoire ce sont aussi les entreprises.
Moi qui était maire longtemps, je crois que c’est important de conserver la commune, sur le plan étymologique c’est une communauté de destin, de partage, d’échange, une vision commune sur des projets partagés avec les citoyens, et c’est la bonne dimension. Quand on regarde les différents niveaux de participation aux élections, s’il y a un niveau qui mobilise encore, c’est celui de la commune avec les élections municipales, avec la présidentielle bien sûr. Cela montre qu’il y a un lien très fort, très étroit entre chacun de nos concitoyens et son maire, celui qui incarne la commune. C’est important de rencontrer tous les acteurs, les maires, tout ce qui fait la richesse d’une vie en collectivité. Il y a en Vendée une très grande solidarité entre les chefs d’entreprises, plus ici qu’ailleurs. »

Gérard Larcher répondit ensuite à une question du Reporter sablais à propos de la fiscalité: « Sur le terrain, un des reproches que l’on entend le plus, par des collectivités, le département, est celui de s’être fait confisqué lune partie de la fiscalité par l’Etat, et le deuxième reproche, par le Conseil départemental, c’est d’avoir de nouvelles prérogatives, comme par exemple la gestion des jeunes migrants, sans avoir les financements qui correspondent. Est-ce que dans vos projets vous allez travailler sur cette problématique? »

Gérard Larcher: « Qui décide paye ! C’est la 2ème proposition des 50 propositions du sénat que nous avons travaillé ensemble et tous les présidents de groupe du sénat faisait partie (de ces travaux) dont le président Retailleau (groupe LR). C’est un principe fondamental. On l’a vu hier dans la réduction des dotations qui est faite aux Régions; certains disent que ce n’est pas gigantesque mais quand même 160 millions !
Alors qu’on donne aux Régions des compétences, qu’elles ont démontré dans la crise une capacité d’organisation avec les départements et les communes!  Il faut quand même se rappeler qu’on nous disait il y a 15 mois que porter les masques était dangereux! On nous a expliqué aussi qu’il n’y n’avait pas besoin des Collectivités territoriales pour les vaccins. Et s’il n’y avait pas eu les centres de vaccinations (locaux) !
L’accompagnement économique qu’ont fait les Régions, l’accompagnement pour la Relance, tout ça manque vraiment aujourd’hui dans la Constitution!
Je le dis parce que nous l’avons écrit, et on ne l’écrit pas pour faire bien !
Puisqu’on est à quelques mois des présidentielles ça doit être un projet, me semble-t-il, que l’on propose au pays. Pas pour dire les élus parlent aux élus mais parce que la vie des citoyens en proximité c’est une vie en lien avec les collectivités territoriales.
Donc sur ce sujet que vous évoquez dans votre question, il y a un manque puisque dans le projet 3DS il n’y a aucun volet financier !
Et c’est vrai qu’on a confisqué la décision au travers de la suppression de la taxe d’habitation qui était un levier – encadré d’ailleurs -, des impôts de production – une très bonne chose pour la compétitivité des entreprises. Tout cela ça réduit encore la capacité d’arbitrage et de choix des collectivités territoriales.« 

« Il y a une manière très simple de centraliser pour l’Etat, c’est tout simplement de retirer tout pouvoir fiscal aux collectivités…! » conclut Gérard Larcher sur ce sujet de la fiscalité posé par Le Reporter sablais.

 

 

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais

lereportersablais@gmail.com

 

 




 

 

 

 

Pays-de-la-Loire Vendée Tourisme. Bilan en progression de la saison touristique 2021


 

 

EGALEMENT EN LECTURE AUDIO (lecteur bleu ci-dessus)

Bilan de la saison touristique estivale en Pays de la Loire

Une fréquentation en juillet-août en progression par rapport à 2020

Près de 1 500 professionnels du tourisme des Pays de la Loire ont répondu à l’enquête de conjoncture touristique proposée par l’Observatoire Régional du Tourisme, en collaboration avec les 5 agences et Comités Départementaux du Tourisme.

Une saison globalement satisfaisante, dans un contexte fragile
Interrogés entre le 12 et le 23 août 2021, la majorité des professionnels s’accordent à dire que la saison touristique estivale 2021 a été meilleure que celle de l’an passé. Par rapport à l’été 2020, la fréquentation touristique se révèle satisfaisante au regard du contexte (mise en place du pass sanitaire et une météo, pour le moins capricieuse).
En effet, un tiers des répondants déclare une hausse de la fréquentation de leur établissement par rapport à la saison 2020 qui, rappelons-le, avait été courte mais soutenue.
De meilleurs résultats qu’en 2020, qui sont à mettre en parallèle avec la hausse du panier moyen ainsi que de la durée moyenne de séjour des clientèles 2021 qui a augmenté.

Des secteurs touchés
Néanmoins, ce constat positif doit être nuancé; en effet le chiffre d’affaires de 67% des autocaristes, de 54% des restaurateurs, et de 41% des lieux de visite a baissé, parfois de façon considérable. De plus, la moitié des restaurateurs répondants ont enregistré une fréquentation en baisse.

Pass sanitaire
Concernant l’entrée en vigueur du pass sanitaire, qui laissait craindre des difficultés dans sa mise en place, les ressentis de l’ensemble des professionnels démontrent, étonnamment, le contraire à 82 %.
Et avec de fortes disparités : 50% des répondants ayant eu des difficultés sont des restaurateurs.


SYNTHÈSE des tendances de ce bilan de saison touristique
37 % des hébergements enregistrent une fréquentation supérieure à celle de 2020.

– Les campings sont les grands gagnants. Très plébiscités par la clientèle, ils enregistrent, après une saison 2020 difficile, un retour plus important de leur clientèle, notamment pour 71 % des campings situés en zone urbaine et 63 % sur le littoral. Et 61 % des campings ont retrouvé une fréquentation similaire à celle de l’été 2019.

– Le succès est confirmé pour les gîtes ruraux et locations meublées qui renouvellent pour la deuxième année consécutive une bonne, voire très bonne, saison pour 84 % d’entre eux. Les villages vacances ont été plus fréquentés, pour la moitié d’entre eux, qu’en 2020.

– Et concernant l’hôtellerie, la saison 2021 a été meilleure pour les hôtels urbains, néanmoins 69 % d’entre eux n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’activité de 2019. La situation est plus critique pour les hôteliers situés en milieu rural qui enregistrent une fréquentation toujours en baisse cet été.

– La fréquentation des lieux de visite en légère hausse. La météo maussade, peu propice aux longs séjours sur la plage, semble avoir profité aux visites de sites, essentiellement sur le littoral et en ville. De même, 44 % des établissements labellisés Accueil Vélo, contre 32 % des établissements non labellisés, ont enregistré une meilleure fréquentation par rapport à l’été dernier.

– Un retour timide des touristes européens de proximité compensé par une hausse de la clientèle française: la fréquentation touristique étrangère est en baisse, à noter toutefois la présence de touristes Belges, Néerlandais et Allemands venus en voiture. En effet 30 % des professionnels ont accueilli des Belges, 20 % ont accueilli des Allemands, et 20 % des Néerlandais.
80 % des professionnels n’ont pas retrouvé leur niveau de clientèle internationale de 2019, notamment britannique qui était alors la 1ere clientèle étrangère des Pays de la Loire, et qui devient en 2021 la grande absente de cette saison.
Par type d’hébergement, ils sont
67 % des villages vacances, 61 % des campings, et 50 % des hôtels à avoir observé une fréquentation de la clientèle française en hausse.

« Cette saison estivale 2021 se démarque par une bonne fréquentation touristique de la clientèle française qui impulse un effet positif sur l’activité, et comble ainsi, la chute de fréquentation de nos clientèles internationales, et notamment britanniques», souligne Franck Louvrier, Vice-Président du Conseil Régional et Président du Comité Régional du Tourisme.
« Ce constat s’inscrit dans une tendance nationale, un besoin d’évasion confirmé pour les Français qui ont privilégié la France. Cette nouvelle tendance conforte notre stratégie de visibilité et d’actions de promotion entamée depuis le début de la pandémie à destination des touristes français. »

– Selon 29 % des professionnels, hors hébergements, les touristes ont dépensé plus qu’en 2020
Notamment pour plus d’un office de tourisme sur deux (53 %), seuls 11 % ont observé des dépenses en baisse. 1/3 des campings ont également observé une hausse du panier moyen, ou un panier moyen qui s’est maintenu (47 %). 57 % des lieux de visites et 42 % ont constaté un panier moyen similaire à celui de l’été 2020


Ce qu’en disent les professionnels du tourisme

Catherine Quérard – Vice-Présidente Nationale – Présidente GNI Groupement National des Indépendants Hôtellerie & Restauration Grand Ouest
« Une saison inédite et contrastée ! Notre littoral bénéficie d’atouts qui lui permettent de réaliser une bonne saison, ce qui est plus critique sur les autres territoires de la région ! La mise en place du pass sanitaire marque une baisse notable de la fréquentation dans les cafés, bars et restaurants particulièrement pour la clientèle de -35 ans. Les professionnels font face également à des difficultés de recrutements qui les contraignent dans l’exploitation et sur les amplitudes d’ouverture de leurs établissements. »

François Taillandier – Président UMIH Pays de la Loire
« Une activité saisonnière en baisse de 20%. Tout comme l’an dernier, la saison a commencé tardivement. Les établissements touristiques étaient fermés durant les vacances de Pâques et le week-end d’Ascension pour cause de crise sanitaire. La saison a débuté le 19 mai avec l’autorisation d’ouverture des terrasses en demi-jauge jusqu’à 21h. Le coup d’envoi a été ressenti à compter du 9 juin, avec l’ouverture en jauge pleine des terrasses et demi-jauge en intérieur jusqu’à 23h. La fréquentation a été forte en juin et juillet 2021, principalement le week-end sur la zone littorale.
Les circuits de randonnée à vélo semblent avoir remporté un franc succès. Fait nouveau : les moins de 30 ans se mettent au vélo pour leurs vacances. Août est décevant, voire catastrophique en Sarthe ! (selon Eric Fontaine, président de l’Umih72). Les étrangers sont absents. Les groupes ne sont pas de retour. Contrairement à l’an dernier, beaucoup de Français sont partis dans d’autres pays de la zone euro. Le pass sanitaire annoncé le 12 juillet a fait s’effondrer l’activité des bars et des restaurants à compter du 9 août, jour de mise en œuvre. De -30% à -50%, selon les cas.
La météo maussade a aggravé cette tendance. Alerte ! Nos touristes ont besoin d’hôtes pour les recevoir. Les habitants de notre région doivent en prendre conscience, et s’engager à rendre notre territoire plus accueillant.
Beaucoup de professionnels ont manqué de main d’œuvre : serveurs, barmans, cuisiniers, plongeurs, employés d’étage. La capacité et la qualité d’accueil sont menacés. A l’avenir, une communication d’avant saison devra s’adresser aux personnes en recherche d’emploi pour les inciter à travailler dans nos structures. Une réflexion sur l’attractivité des métiers saisonniers devra également être engagée. Le logement et les rémunérations semblent être les clés du problème. Une « charte de confiance » pour l’accueil du personnel saisonnier devra voir le jour. »

Nicolas Charrier – Président FRHPA Fédération régionale de l’Hôtellerie de plein air Pays de la Loire 
« Malgré les difficultés liées à la crise sanitaire et la météo médiocre, cette saison 2021 pour les campings des Pays de la Loire semble identique à la saison 2019 (saison de référence). Toutefois, on note une baisse significative du chiffre d’affaires lié aux emplacements nus, alors que le locatif est en légère hausse.
La clientèle étrangère est quasiment inexistante cette année encore.
La mise en place du pass sanitaire s’est relativement bien passée dans les campings. Cela n’a généré que peu d’annulations mais a apporté un sentiment de confiance pour les nouveaux clients arrivants.
Les professionnels de l’HPA ont également rencontré de grandes difficultés dans le recrutement des salariés, tous postes confondus. »

Véronique Croué – Présidente UNAT Union Nationale des Associations de Tourisme et de plein air (Tourisme social et solidaire) Pays de la Loire
« Après de longs mois de fermeture totale, la demande a été très forte, le succès de la réouverture est là. Dans les centres de vacances, la fréquentation des familles est au moins égale à 2020 et parfois même nettement supérieure sur le littoral. Pour les colos, la demande des parents était sans précédent.
L’actualité de l’été est restée marquée par la mise en place du pass sanitaire, nécessaire pour rester ouvert et rassurer la clientèle. Malgré tout, cela a créé, sans anticipation possible, une surcharge importante de travail, et met les professionnels des vacances dans une posture non habituelle.
Le fait marquant de cette saison post covid, est la problématique autour de la pénurie et du recrutement du personnel. Nous avons parfois dû annuler des séjours, faute de personnel qualifié. Cela a été le cas dans tous les corps de métiers, cuisiniers, animateurs … et également pour le personnel qualifié pour les centres de vacances destinés aux personnes en situation de handicap. L’été 2021 aura permis de confirmer et amplifier notre partenariat avec la DRAC des Pays de la Loire. Ainsi, nous avons pu proposer des activités culturelles, ateliers, spectacles au sein de nos centres de vacances, et faire vivre des expériences à un public non averti »

Hélène Barral Gîtes de France– Directrice de la fédération des Gîtes de France Vendée
« La saison estivale 2021 a été très positive pour les Gîtes de France des Pays de la Loire. Nous enregistrons une hausse de l’activité assez conséquente sur la période de Juin à Août non seulement par rapport à 2020 mais aussi par rapport à 2019. Le mois de Septembre s’annonce aussi très bon dans l’ensemble.
Séjours :
• Des séjours plus nombreux : 15 à 20% de plus et plus courts (8 jours en moyenne).
• Le taux d’occupation des 2 mois d’été (Juillet et Août) est compris entre 90 et 100% en moyenne.
La clientèle :
• La clientèle française : La clientèle régionale représente 25% de la clientèle française (contre 15% environ auparavant) et la clientèle de la région parisienne 35% (contre 25% environ auparavant).
• La clientèle étrangère : La clientèle touristique étrangère est composée essentiellement de Belges et d’Allemands (les Britanniques ne sont quasiment pas venus à cause des restrictions sanitaires et du Brexit). La fréquentation des étrangers est comparable à celle de 2020 mais quasiment de moitié inférieure à celle de 2019.
Les Français ont donc largement compensé la perte de clientèle étrangère. Mais il nous faut rester prudents car d’une part tous les hébergeurs n’ont pas connu la même réussite (en particulier les chambres d’hôtes plus impactées par les contraintes sanitaires) et d’autre part car nous avons bénéficié des contraintes sanitaires de déplacement à l’étranger. Il n’en sera certainement pas de même l’an prochain. Dans ce contexte incertain nous ne pouvons pas encore nous projeter pour 2022. »

Julien Goudeau – Président de l’association Visitez Nos Entreprises en Pays de la Loire
« Grâce à la diversification de leurs offres pour attirer les visiteurs locaux et aux plateformes d’e-billetterie, les entreprises de la région Pays de la Loire sont globalement satisfaites de la saison, malgré les circonstances. Les demandes de réservations redécollent actuellement. Près de 250 entreprises ouvriront leurs portes au public pour les 6e Journées Régionales de la Visite d’Entreprise du 21 au 23 octobre. » Julien Goudeau Président de l’association Visitez Nos Entreprises en Pays de la Loire. »

 

Pascal Fontaine – Président régional de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs
« Après une reprise marquée au mois de juin, le mois de juillet a plutôt été bon avec le départ de quelques voyages d’adultes, les centres aérés et les centres de vacances. Le mois d’août s’annonce plutôt calme et le mois de septembre est assez encourageant. Il est à noter de nombreuses annulations, dues non pas à la défection de la clientèle, mais plutôt à des prestataires fermés ou qui ne peuvent pas accueillir de groupes dans le cadre du protocole sanitaire. Les autocaristes soulignent un manque de perspectives sur les prochaines semaines voire mois, l’activité étant directement impactée par les différentes annonces gouvernementales relayées dans les médias. L’interrogation demeure également sur l’organisation de voyages scolaires. »

Gaëtan Eveillard – Président de la Fédération régionale des Offices de Tourisme des Pays de la Loire
« Cet été peut-être encore plus que d’habitude, les offices de tourisme ont joué leur rôle de médiation et de conseil auprès des clients, qui ont eu besoin de précisions sur les manifestations, les protocoles ou contraintes sanitaire mises en place. Les clients ont exprimé un très net besoin de se divertir, le tout accentué, notamment sur le littoral par une météo capricieuse et fraîche ne favorisant pas les longs séjours sur la plage. Les billetteries des parcs de loisirs, des sites couverts, les visites guidées ont connu un franc succès, ainsi que les locations de vélos et activités nautiques. »

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PAYS DE LA LOIRE – TOURISME D’AFFAIRES
Soutenir et relancer le tourisme d’affaires: une priorité régionale

La filière évènementielle, MICE – Manifestations, Incentives, Conferences, Exhibitions-, et plus globalement le tourisme d’affaires sont lourdement impactés par la crise sanitaire. Ils ont connu de nombreuses périodes d’inactivité depuis le début de la pandémie. Un retour à la normale s’annonce lent avec une baisse durable des budgets pour l’organisation de manifestations professionnelles, une réduction de la durée des événements et de nouveaux formats mêlant présentiel et distanciel.
Le retour à un niveau d’activité d’avant crise n’est pas espéré avant 2023.

La Région des Pays de la Loire est mobilisée, via Solutions&co, son agence de développement économique, pour fédérer et accompagner les acteurs de l’évènementiel pour la relance de leur activité.

RAPPEL: En juillet 2020, le conseil régional avait inscrit le tourisme d’affaires à son plan de relance.
« Mesure n°53 du plan de relance régional voté en juillet 2020 :
promouvoir les atouts de la région pour attirer encore davantage le tourisme d’affaires dans les mois et années à venir. A cet effet, la Région créera un Bureau régional, «Solutions Tourisme d’affaires Pays de la Loire », au sein de son agence économique, Solutions&co.
Il sera chargé de collaborer, en lien notamment avec les agglomérations de la Région et leurs structures évènementielles, à la promotion d’une offre régionale cohérente et de fédérer autour d’un projet commun afin de gagner en visibilité au niveau national et international pour développer l’activité d’accueil de congrès et d’évènements professionnels. »
(extrait du plan de relance du conseil régional des Pays de la Loire, Juillet 2020.

Le plan de relance a impulsé une action visant à répondre à une double problématique :
– Le temps de l’urgence : activation de campagnes en France de relance pour soutenir la reprise
– La mise en place d’outils pérennes pour soutenir la filière : données chiffrées, travail de positionnement pour, à terme, un déploiement des actions vers l’international.

Christelle Morançais s’était alors exprimé en ces termes:
« La reprise des évènements en présentiel est essentielle pour soutenir l’activité économique et l’attractivité des Pays de la Loire. Les acteurs disposent d’un réel savoir-faire pour organiser de grands évènements et des expériences uniques immersives sur notre territoire. J’ai souhaité inscrire le soutien de ce secteur important dans le plan de relance régional ».

 

TOURISME D’AFFAIRES

Une action concertée et collaborative
C’est dans ce contexte de crise que Solutions&co, l’agence de développement économique des Pays de la Loire, est intervenue afin de concerter-fédérer les acteurs des 5 départements, diagnostiquer les niveaux d’activités et les caractéristiques du secteur, valoriser et promouvoir le MICE.
Dès juillet 2020, une série d’échanges avec les acteurs de la filière s’est déroulée et a abouti à la constitution d’un comité technique avec 17 acteurs:
Abbaye Royale de Fontevraud, Angers Convention Bureau + Centre Congrès, Atlantia La Baule, Bureau des congrès Nantes Saint-Nazaire, Centre de Congrès les Atlantes – Sables d’Olonne, Cité des Congrès – Nantes, Exponantes Le Parc, Mayenne tourisme, Nantes / St Nazaire Convention Bureau, Odysséa – SEML St Jean de Monts, Office de Tourisme et de Congrès Pornichet, la Destination Puy du Fou Congrès, Resort Barrière La Baule, Sarthe Tourisme / Businessland, Solutions&co, St Nazaire tourisme, Vendée Expansion, Voyage à Nantes, Westotel.
Solutions&co a réuni le comité technique à 4 reprises entre juillet 2020 et juin 2021 afin de co-écrire une feuille de route visant à soutenir cette filière :
– d’une part, des travaux d’observation afin de disposer d’une meilleure connaissance de la physionomie de la filière et de son poids stratégique à l’échelon régional et qui permettra d’éclairer l’action régionale;
– d’autre part, un travail sur un positionnement ainsi que la mise en place d’actions de communication de relance à l’échelon régional et national dans un premier temps.
Un travail sur la durée doit permettre, au-delà des actions d’urgence pour la relance, d’identifier et de développer les atouts pour promouvoir une offre vers une cible internationale.

Une étude Coach Omnium pour diagnostiquer l’offre
Afin de mesurer le poids économique du MICE en Pays de la Loire,

Solutions&co a mandaté Coach Omnium pour la réalisation d’une étude d’observation complète de la filière MICE en Pays de la Loire pilotée par son Observatoire Régional du Tourisme (ORT) :
– physionomie du marché, diagnostic de l’offre régionale,
– benchmark des destinations françaises affaires concurrentes,
– enquête auprès de 291 sites d’accueils de manifestations de tourisme d’affaires afin de connaître la clientèle du territoire et recenser les certifications et démarches environnementales mises en place Résultats de l’étude en annexe, Dossiers de l’Observatoire.

Un dispositif de communication pour stimuler la reprise
Afin de contribuer à la relance, la stratégie régionale de communication vise à accroitre la notoriété de la destination affaires et des acteurs mobilisés dans la démarche, elle s’articule autour de quatre leviers :
– une campagne digitale sur les réseaux sociaux;
– un site internet qui sera mis en ligne dans quelques jours pour valoriser la destination : https://solutions-evenements-paysdelaloire.fr/;
– un encouragement des acteurs économiques ligériens à organiser leur évènement en local;
– la participation à la campagne nationale de relance MICE mutualisée avec Atout France en partenariat avec France Congrès et Evénements.

Une campagne digitale conçue par l’agence nantaise Antigel
Il s’agit d’une campagne de notoriété visant à promouvoir l’offre régionale MICE et le savoir-faire des acteurs.
La campagne se matérialise avec un concept créatif fort, qui incarne le dynamisme de la destination affaires des Pays de la Loire. 5 personnages incarnent et symbolisent la réussite de grands évènements ou des lieux d’exception, ils dialogueront ensemble sur leurs actualités évènementielles sur Linkedin et Twitter.
Ce parti pris créatif met en lumière les acteurs de notre région, affirme avec fierté que toutes les solutions d’événement existent, preuve à l’appui. La campagne met en lumière le savoir-faire de la région en matière de grands événements internationalement reconnus, comme les 24 heures du Mans, ou encore le Vendée Globe… appuyée par la signature « La réussite de nos événements inspire les vôtres »

Résolument différenciante, cette campagne au ton décalé démarque les Pays de la Loire des régions concurrentes, avec comme facteur-clé de succès : un effet-relais et viral sur les réseaux sociaux par les acteurs régionaux mobilisés dans la démarche.
Son calendrier : de fin août à décembre 2021 – Réseaux sociaux : Linkedin et Twitter
En complément, les entreprises et acteurs économiques ligériens seront encouragés à organiser leurs évènements professionnels en Pays de la Loire

La participation à la campagne nationale ATOUT FRANCE
Cette campagne nationale a pour objectif de promouvoir le média Evénement comme puissant levier de relance économique, raviver le désir et la volonté de se réunir, rassurer, capitaliser sur la dimension humaine.
Elle cible les principaux décisionnaires dans les entreprises, les associations, filières professionnelles et institutions prescriptrices des rencontres et événements professionnels, décideurs dans les agences MICE.

Des contenus éditoriaux dédiés aux Pays de la Loire seront mis en ligne sur LesEchos.fr :
– une vidéo, une infographie, un rédactionnel.
Ces contenus valorisent la parole d’acteurs du territoire : Laure Le Goff directrice du Vendée Globe, ou encore, Yves-Olivier Le Normand, Délégué Régional AIRBUS Développement.
Leurs témoignages montrent l’importance des évènements présentiels pour l’attractivité du territoire et le développement économique.
Cette campagne se déroulera durant 3 mois à partir de septembre.

Ce soutien régional a démarré avec la crise, l’objectif est d’accompagner cette filière dans la durée.
Un des enjeux pour la suite est de promouvoir l’offre à l’international.

 

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

(avec communication)

 


 

Les Sables-d’Olonne Vendée. ARS Covid Variants Vaccins STATS au 6 août 2021

 




 

 

 

STATISTIQUES PAYS DE LA LOIRE

3 et 5 août 2021 (dernières statistiques connues)

Vendée: l’ incidence est à 119 et la positivité à 2,6%.

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Variants
31 juillet 2021 (dernières statistiques connues)

Qu’est-ce que le criblage ?
Dès l’identification d’un patient positif après la réalisation du test RT-PCR, le laboratoire prévient le patient au plus vite (le résultat est saisi dans SI-DEP afin de déclencher le tracing).
Les tests RT-PCR positifs sont envoyés sans délai pour qu’un criblage soit effectué par l’une des plateformes compétentes: Eurofins, Cerba etc….

Seuls les échantillons positifs avec un CT inférieur à 33 sont adressés (Rappel: CT = cycle threshold = estimation de la charge virale. Cette valeur est généralement comprise entre 10 et 45 et est inversement proportionnelle à la charge virale : plus la valeur de CT est élevée, plus la charge virale est faible. On ne teste donc que les CT inférieurs à 33, ceux supérieurs à 33 étant considérés comme faibles, et ceux supérieur ou égaux à 37 étant considérés comme négatifs.)

Le résultat du criblage doit être obtenu dans les 36 heures. Si le criblage détermine une variante SARS-CoV2 (britannique, sud-africaine ou brésilienne), alors le laboratoire prend contact avec ce patient pour lui signifier le résultat.

Criblage A: Mutation beta (sud-africain) et gamma (brésilien)
Criblage C: Mutation delta (indien)

31 juillet 2021: En Vendée, la mutation delta indien atteint 93%.

 

Vaccins au 2 août 2021

Vendée: 70% a eu une première injection, 61% les deux injections.

 

 

 




 

 

© Santé publique France

 

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais